PRENDRE DU RECUL SUR SA VIE
« Si tu ressens de la peur, c’est que tu es déjà prêt.e à l’accepter. C’est le moment de la traverser pour comprendre que c’est seulement un voile. »
PRENDRE SON TEMPS
Dans cet article, je vous parle depuis un angle de vue où “Prendre du recul sur la vie” signifie prendre son temps. Quand nous prenons notre temps pour faire les choses, nous agissons dans un calme bienfaisant. C’est-à-dire que la façon dont nous concevons le temps est différente, elle est comme ralentie et cela permet de réaliser ce qu’on a à faire sereinement. Comme disait Einstein, le temps n’est qu’une illusion qu’on s’obstine à croire. Si on croit que le temps passe vite, alors au sein de notre pensée, nous aurons comme la sensation que la vie passe vite et que nous ne pouvons pas vraiment en profiter.
Du coup nous croyons ne pas avoir le temps de faire ce que nous voulons. En réalité c’est simplement de la gourmandise, c’est comme ne pas accepter ce qu’on vient de faire de façon continue et en vouloir toujours plus.
Néanmoins, et si on admet que le temps n’existe pas, on peut s’autoriser un autre référentiel, celui du présent. Le temps est une structuration du mental qui nous fait croire que nous devons absolument faire des choses pour se sentir bien. Cette croyance est un trouble créé par le mental, une illusion de confort.
Personne ne nous contraint à faire des choses à part l’urgence qui n’est rien d’autre qu’un jugement personnel sur notre manière de concevoir le temps. Personne ne nous oblige à rien sauf nous. Et c’est bien la manière dont nous concevons le temps au sein de notre propre pensée, de notre propre fonctionnement, qui définit si nous réussissons à lâcher prise ou si nous nous obstinons à vouloir absolument faire des choses au détriment de sa vie.
ACCEPTER
Prendre du recul sur sa vie, c’est aussi accepter ce qui se passe en nous au niveau émotionnel ; c’est accepter le résultat de notre émotion du moment en termes de comportements à l’intérieur de nous (ce qui se passe en nous, ce qu’on ressent) et à l’extérieur de nous (ce qui se passe chez les autres, ce qui vient à moi).
Pour écouter son émotion, il s’agit d’abord de le vouloir en conscience, d’être d’accord avec ce principe qui nous dit qu’écouter l’autre avec grande attention ça me fait du bien ; et que s’écouter profondément ça fait du bien aux autres (tout est lié). Pourquoi alors je fais du bien aux autres si je m’écoute profondément ?
Le principe est extrêmement simple à comprendre : chaque émotion, pour être vécue et acceptée, doit se traverser pour être exprimée. Ce principe est un principe vital, car il va conditionner notre vécu : la façon dont nous nous exprimons avec la parole, avec notre corps, le choix de nos mots, nos gestes reflexes, l’expression de notre visage, la chaleur qui émane de nous, la première impression que nous renvoyons… ; autant de messages qui sont lus par votre voisin, vos proches, vos collègues et, plus que n’importe qui d’autre, par les enfants. Les enfants possèdent en eux la capacité de sentir instinctivement si nous sommes clairs et honnêtes avec eux ou non. Etudier son rapport à l’enfance est vraiment intéressant pour voir la réalité en face et accepter certaines choses.
COMPRENDRE SON VECU
Prendre du recul sur sa vie, c’est comprendre que son vécu c’est sa vie ! Ne nous méprenons pas, peu importe la couleur de sa vie, le jugement n’a pas lieu d’être ici ; c’est extrêmement important de comprendre que son vécu c’est sa vie, car ça signifie que tout ce que nous avons réalisé dans le passé, nous l’avons fait dans la possibilité de la vie, autrement dit au travers de l’émotion de l’instant.
Ce qui se passe en cas de traumatismes n’est pas différent, notamment pour ceux liés à la sexualité et aux coups physiques : un vécu, même subi (contrainte bien trop forte pour pouvoir agir selon sa seule volonté), est une expérience que nous avons réalisée ; c’est-à-dire que, même dans la soumission, notre psyché attrape l’acte qui est en train de se produire et construit en direct un système de pensée en accord avec cette expérience. En termes de résilience, un des enjeux réside donc d’une part dans la déconstruction de se système de pensée mi en place qui a été associée à la douleur lors de cette expérience de soumission et qui se réalise dans ma réalité sous forme de mécanismes de défense et de survie ; et d’autre part dans la réintégration des énergies mises de côté par le fait d’être coupé de sa liberté de corps et d’esprit
La Communication Non Violente est un outil que je recommande vivement par ailleurs pour se réapproprier ses sentiments et ses besoins fondamentaux.
FAIRE FACE A SES PEURS
Prendre du recul sur sa vie, c’est aussi accéder à ses peurs. Dans ces cas où nous nous empêchons de vivre pleinement, et même si c’est difficile à concevoir, la fonction première de la pensée n’est pas la recherche de la destruction, de la honte, de l’insécurité ou de la trahison ; non, la fonction de la pensée est bien plus belle et plus large que cela. La pensée s’accorde à nos émotions, et cela suffit pour bien vivre. La fonction de la pensée est l’émancipation de sa propre personnalité au regard de tout ce qui peut se passer et que cela génère à la fois.
Seulement, si on oublie de ressentir nos émotions, la pensée aura bien du mal à trouver son indépendance autrement que dans la douleur ou l’incompréhension. Il n’est pas possible de changer des pensées de tristesse et de colère sans exprimer par le corps et faire l’effort de traduire les émotions qui y sont associées (d’une façon ou d’une autre). Ça s’appelle transcender.
Il n’y a pas de mauvaise façon de s’exprimer, mais plutôt des manières pour séduire avec vos émotions, la pensée de celle ou celui qui vous écoute. Si nous transcendons, c’est-à-dire si nous acceptons que la douleur du passé soit associée à quelque chose sur laquelle nous pouvons exercer un pouvoir positif, alors nous arrêtons de nous juger responsable du fait douloureux à travers la personne qui nous a dominé l’espace d’un instant. Nous sommes responsables de notre vie de A à Z, même dans la douleur, et c’est bien là toute la difficulté de la vie je pense. Il s’agit maintenant d’éviter au quotidien l’habitude de soumission pour, au final, ne même plus y penser. Pour ce faire, Il semble nécessaire de reconsidérer la domination, la reconsidérer sous l’angle de nos besoins… Il n’est plus nécessaire de dominer nos besoins, il n’est plus utile de donner de l’importance à ce sentiment d’impuissance présent depuis trop longtemps en moi. Je peux voir cette domination sous un nouveau jour, celui d’une situation à laquelle j’ai dû faire face avec un courage inestimable, face à laquelle je me suis confronté avec avec une puissance inouïe, celle de préserver ma sécurité intérieure depuis tout ce temps en m’empêchant de revivre cette situation en y pensant ou bien en évitant les situations aujourd’hui qui pouvaient raviver la douleur.
Il n’est jamais trop tard pour se relever et se battre pour ses rêves et ses envies.
VIVRE L’EMOTION
La vie nous donne une chance à chaque fraction de seconde de devenir l’émotion de ce qu’on pense. Pensons la joie, la force, l’amour, la persévérance. Il est possible de saisir la vie et d’y croire avec le cœur. Aujourd’hui par exemple, je suis déjà une autre personne, quelqu’un de nouveau. Mais si nous ne voulons pas changer, la vie est un moment difficile à passer au regard des pensées de douleurs qui sont alimentées par nos actes et nos émotions chaque jour. En résumé, chaque acte du quotidien est comme un rêve devenu réalité (ou cauchemar) et, ce qu’il faut retenir, c’est que nous sommes libres de penser ce que nous voulons, toujours. Ce qui compte je le répète, c’est le résultat émotionnel de chaque action, car il n’y a que là-dessus que nous exerçons un réel pouvoir de changement. Toutes nos actions passées et à venir se basent à chaque seconde sur ce résultat émotionnel, sur cette émotion du moment présent et le choix – ou l’acte – qui en découle.
À nous maintenant de transcender la vie que nous rêvons à chaque instant.